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  • Photo du rédacteurMarmotte

Un désir brûlant de faire ses preuves

C'est ainsi que l'on pourrait résumer la raison principale qui m'a poussée à marcher.


Je suis une fille de la ville, une vraie. Née à Nice, élevée à Nice, ado je faisais du skate aux jardins suspendus et sur la place Masséna. Je n'ai jamais vraiment été emmenée en montagne, pour moi ma région se limitait aux frontières de la ville. La Trinité, Cap 3000, Carrefour Lingostière, le Port. Telles étaient ces frontières. Au delà, j'avais le sentiment d'être à l'étranger. J'ai découvert la montagne à 18 ans la première fois, à l'occasion d'un week-end au ski entre amis. Mais j'avais toujours ce sentiment que tout ce qui était au delà des limites de ma ville était incroyablement lointain et sauvage.



C'est quelques échecs dans ma vie professionnelle et un permis passé plus tard que j'ai trouvé le courage de suivre une amie dans l'arrière pays Niçois. J'étais terrorisée. Nous sommes parties bivouaquer, sous la pluie, avec un sanglier massif à côté de la tente à l'écart du village de Coursegoules. Une première expérience qui ne m'a pas vraiment rassurée. Il n'est pas aisé de quitter son petit confort de citadin au premier abord. Et là encore, ce fut un échec. Je n'ai plus campé pendant deux ans. Mon amie finit par me traîner en randonnée en novembre 2017 pour la première fois. J'avoue m'être vite sentie "à la ramasse". Sa vitesse était impressionnante, j'avais l'air d'une marmotte obèse.

Nous avons fait quelques sorties, certaines concluantes, d'autres moins.



Je rirai toujours en repensant à cette fameuse journée de Juillet où nous avons tenté d'atteindre le Lac Nègre au départ de Mollières, rando relativement facile, et où nous avons rebroussé chemin devant un névé car nos sacs pesaient aux alentours de 13kg chacun et que mon amie était enceinte de 4 mois. Pas le meilleur des plans, avouons-le. Nous avons fini à 15 minutes de marche en dessous, au Camp Soubran.




C'est après cette sortie, quelque peu moquée par certains amis qui ne me prenaient pas au sérieux et me voyaient comme une fille qui parle mais ne fait rien, tant en terme d'aventures que dans ma vie en général, que j'ai décidé d'essayer seule. Je me suis retrouvée en montagne en mode : "Bonjour j'ai un sac Forclaz, une tente 2", un tupperware en verre, un duvet à 7€, trois pommes, un plaid de chez Primark ça pèse un âne mort mais je vais le faire !" Et je l'ai fait. Une bonne dizaine de randos solo plus tard, le virus était là. Ce qui était parti de moqueries mal passées, s'était transformé en une réelle passion.


Aujourd'hui, je tiens au travers de ces sorties et projets à prouver à tous ceux qui aiment à prêter des qualificatifs tels que "faible", "une personne qui abandonne", "incapable", à quel point ils peuvent se tromper, sur moi comme sur les personnes qu'ils jugent en général. Je marche pour moi mais aussi pour les petites nanas qui n'osent pas. Je veux leur dire qu'elles doivent oser.


- Claire.


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