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Bivouac à la tusse de Montarqué - 25.08.18 et 26.08.18

Récit écrit par marmotte Nastasia



Vendredi 24 août D’entrée, nous commençons dans un style rando de l’extrême, puisque Balipit ayant un pied à terre à proximité, nous propose de nous retrouver dès le vendredi soir pour partager un repas convivial avant d’aller nous dégourdir les jambes, le lendemain. Contre toute attente, c’est le marseillais (valeureux représentant du CSE) qui arrivera le premier sur place. Comme ces hommes sont bien disciplinés, ils profiteront de leur avance pour aller faire quelques courses et nous préparer le repas. C’est donc avec l’odeur des brochettes fraîchement cuites, et la table presque prête que nous arrivons à Luchon, Sonic, Tomb bi et moi.



Malheureusement, à cause d’un contretemps fuitesque, Tomi ne pourra nous rejoindre que le lendemain, à priori en cours de journée.

Une fois les présentations faites, nous passons à table, ambiance romantique s’il vous plaît, nous sommes éclairés à la bougie (bon, et à la lampe Quechua !). On profitera de ce rassemblement cosmopolite (au moins !) pour se faire découvrir les vins de nos régions respectives…



On est pas là que pour déconner non plus, alors on terminera la soirée -après un délicat effeuillage sur un titre bien connu de Joe Cocker- en testant le matériel des uns et des autres avant d’aller rejoindre les bras de Morphée.



Samedi 25/08 6h30, le réveil sonne. Je m’extirpe discrètement de mon duvet pour aller profiter d’une bonne douche.. Froide mais revigorante ! Les yeux et les duvets s’ouvrent les uns après les autres et nous nous retrouvons à nouveau autour de la table pour partager un gourmand petit-déjeuner. Cette sortie a une joyeuse allure de colonie de vacances pour l’instant, mais ne nous laissons pas endormir. 1800 mètres de dénivelé BIEN POSITIF nous attendent pour atteindre notre objectif : le bivouac à la Tusse de Montarqué.

On refait nos sacs, on charge les voitures et c’est parti, direction les granges d’Astau.


9h, nous nous mettons en route, d’un bon pas, à travers la brume. Le chemin est désert, nous ne croiserons personne en ce lieu pourtant si fréquenté par journée ensoleillée. Nous mettrons environ 45 minutes pour atteindre le lac d’Oô. La vue est assez bouchée, nous évoluons pas mal dans la purée de pois mais des paysages splendides se laissent deviner lors de quelques percées.




L’approche et le contournement des lacs seront les moments de repos de cette journée en nous offrant quelques mètres de plat, avant d’attaquer de nouveau la (presque) interminable montée. Le sentier ne présente aucune difficulté (carrossable jusqu’au lac d’Oô, très abordable ensuite) pour cette première partie de la journée. C’est un itinéraire assez “touristique”, bien qu’il n’y ai âme qui vive en ce jour de grisaille.

Nous poursuivons notre cheminement, le groupe commence à faire l’élastique avec des rythmes qui se distinguent. Il va sans dire que je ferme la route, plus ou moins loin derrière. Le franchissement d’un petit col nous mènera au refuge d’Espingo, où je tenterai d’intoxiquer un couple de randonneurs avec mes cookies-ratés-devenus-des-sablés. Loupé, il semblerait qu’ils soient bons ! Après une courte pause boulotage-de-sablés, nous nous remettons en route, direction le Lac Saussat maintenant.




Le brouillard se prend pour Cloclo, ça s’en va et ça revient, nous permettant par instant, de profiter (un peu) du paysage. Toutefois, nous passerons entre les gouttes toute la journée et l’évolution n’est franchement pas désagréable. Loin d’être gênés par la chaleur, seul le dénivelé s’oppose à nous et nous allons bientôt attaquer la partie la plus pentue.



Lors de la préparation de l’itinéraire, je m’étais imaginé que nous mangerions au niveau du lac Saussat. J’avais sous estimé notre rythme, puisqu’il ne sera que 11h15 lorsque nous l’atteindrons. On continue donc, direction la coume de l’Abesque ! Le brouillard nous empêche de voir un spectacle que nous découvrirons seulement le lendemain : la vision d’une montagne semblant totalement infranchissable, depuis le lac Saussat. Avec pour seule trace, un sentier en lacets, qui nous aurait annoncé une rude montée. Mais la météo ayant décidé de nous épauler, nous n’aurons pas droit à cette bande annonce et nous nous lancerons directement dans le film.



Arrivés à la coume de l’Abesque, on s’offre une dernière pause. Vu l’heure, nous aurions pu décider d’y manger, mais on préfère battre le fer tant qu’il est chaud, et poursuivre l’effort jusqu’au refuge du Portillon, où nous pourrons profiter d’une véritable pause (que dis-je... d’un repos journalier).

Nous repartons alors, le sentier s’élève rapidement et je lâche clairement le groupe. Ce n’est pas bien grave, on se retrouvera plus tard. Le sentier se distingue bien, j’ai la carte sur moi et mon téléphone décide de ne pas faire grève (pour une fois) et me localise correctement. Le brouillard ne me permettant pas de voir loin devant et les voix s’étant perdues au loin, je me dis que je risque de terminer seule jusqu’au refuge.

Finalement, le groupe m’attend sur un micro-replat. Craignant d’égarer à nouveau la brebis (presque) essoufflée, Einganien restera derrière moi pour cette dernière montée. Me flagellant à coups de bâtons à chaque fois que je tenterai de m’arrêter. Voilà comment on forme la jeunesse maintenant… Je crie au scandal.

On arrive sur une vaste zone rocheuse, l’endroit est sublime, on se croirait presque sur une autre planète. Des sommets somptueux nous entourent et on se laisse enchanter par l’endroit. Je profite de la vue (et de la pause) pendant qu’Einganien prend des photos. Sonic, Tomb bi et Balipit sont certainement bien devant nous, le groupe a de nouveau joué l’élastique pour cette dernière montée jusqu’au Portillon. On profitera tellement de l’endroit qu’on se laissera surprendre (encore !) par le brouillard, bien épais cette fois-ci. On se retrouve dans une immense purée de pois, et le refuge que nous arrivions à distinguer a totalement disparu. Les cairns mènent de partout, l’endroit est totalement paumatoire alors que nous sommes presque arrivés. Nous avancerons à tâtons jusqu’au refuge, en perdant quand même pas mal de temps à essayer de garder le cap.




14h, nous voilà installés sur les tables devant le refuge. Balipit est arrivé depuis 1h, Sonic et Tomb bi depuis 30 minutes. Le groupe s’était donc bien éclaté sur cette dernière partie. Le repas fait du bien, je me rends compte qu’une fois de plus, j’ai mal géré mon alimentation. Mis à part le cookie-sablé avalé au niveau du refuge d’Espingo, je n’ai rien dans l’estomac et c’est clairement ce qui m’a coupé les jambes. Je prévois pourtant bien un mélange de fruits secs et fruits à coque pour palier ce soucis, mais la poche est dans mon sac et non à portée de main… Et je refais la même erreur à chaque fois. La prochaine fois, la poche sera à la ceinture et je me botterai le cul pour grignoter en chemin et éviter la panne sèche.

Nous rentrons ensuite dans le refuge, pour profiter de délicieuses boissons chaudes (merci Sonic <3 ). Le moment est savoureux. Il fait chaud, il n’y a pas grand monde et l’endroit est calme. Nous nous installons à une table, où on nous amènera rapidement nos cafés et chocolats chauds tant attendus. J’en oublie les 1500 mètres de dénivelé positif que nous venons d’avaler et profite de ce moment très agréable.


En bons piliers de bar refuge que nous sommes, nous nous installerons ici pour l’après-midi, échangeant des discussions plus ou moins entendables, bien que nos voisins n’eussent pas l’air interpellés. Faut dire qu’un string en cuben, ça ne peut parler qu’à un MUL... Nous jetons régulièrement un coup d’oeil à l’extérieur, dans l’espoir de voir Tomi nous rejoindre, mais nos attentions restent vaines. Pas de Tomi à l’horizon et pas le moindre réseau pour se contacter.

Avant qu’on me reproche de taire les faits, je dois avouer, en effet, que l’idée de rester dormir au refuge nous a bien traversé l’esprit. Mais non, nous nous reprenons rapidement et restons sur l’idée initiale : nous irons bivouaquer à la Tusse !

17h passées, le refuge commence à se remplir, l’ambiance feutrée laisse place à un brouhaha qui nous décidera à lever le camp. Le vent semble souffler dehors, et le brouillard qui ne se sera pas levé de la journée donne l’impression d’être en plein hiver sous un paysage enneigé. De plus, ceux qui arrivent de l’extérieur ont les cheveux et les vêtements détrempés. Brouuuuuuuh, ça ne donne pas bien envie de mettre le nez dehors. Un petit coup de pompes aux fesses et nous voilà sortis et prêts à entamer la dernière montée de cette journée : l’ascension jusqu’à la Tusse de Montarqué. Environ 300 mètres de D+ depuis le refuge du Portillon.

Dès le début, le cheminement n’est pas simple. Nous avons du mal trouver le sentier, et une fois que nous y sommes, nous ne sommes pas sûrs d’être sur le bon. La purée de pois monte avec nous, et à chaque fois que nous pensons en être sortis, elle ne tarde à nous rejoindre.



Nous arrivons à une croisée de sentiers, où tous les horizons sont cairnés… On s’aventure sur l’un d’entre eux qui nous amène sur une barre rocheuse, franchissable en mettant les mains, mais sans être certains que ça débouche sur un nouveau sentier. Balipit décide de s’y aventurer tandis que nous faisons demi-tour pour revenir sur nos pas. Un nouveau sentier se distingue et c’est au tour de Sonic de vouloir s’y aventurer. Le groupe est amputé d’un nouveau membre. Tomb bi, Einganien et moi-même repartons en direction du sentier de la HRP. Il semblerait que ce soit LE bon sentier, tout du moins celui que nous avions prévu d’emprunter. Cela dit, l’endroit est encore très paumatoire, le sentier disparaît régulièrement et nous ne tardons pas à devoir à notre tour, mettre les mains.



Bien reposés et dans de bonnes conditions pour attaquer ce type d’itinéraire, nous prendrons tout de même pas mal de plaisir dans cette partie plus technique que la première partie de la journée. Le sentier est interrompu par un vaste névé que nous éviterons de traverser tant que possible. Toutefois, nous devrons y mettre les pieds sur quelques enjambées. La Tusse semble très proche, nous l’avons en visuel lorsque le brouillard nous permet de la voir, ce qui nous permet de tracer tout droit si jamais nous perdons à nouveau le sentier. Nous finissons par nous trouver au pied d’une cheminée qui devrait nous conduire enfin à la Tusse. L’eau coule au coeur de la cheminée et la roche est friable voire totalement pourrie. Les prises ne manquent pas mais nous restent dans les mains lorsque nous les saisissons. Nous nous engageons dedans avec pas mal d’espace entre nous pour éviter les chutes de pierres. Plus on avance, plus la cheminée se verticalise et les prises s’effacent. Je suis de plus prise d’une toux insupportable qui me prend à chaque inspiration trop profonde. On ne tardera pas à se hisser au sommet de cette cheminée, dont je garde un bon souvenir malgré la roche vraiment pourrie (si on y met pas les mains, ya pas d’plaisir qu’on avait dit !).




La géologie a bien changé depuis le refuge, nous arrivons sur une vaste zone de petits cailloux très ferreux, on reconnaît donc bien la Tusse de Montarqué, qui d’ailleurs a une géologie très proche du pic du Marboré. Ben oui, tant qu’à faire, on ne choisit pas nos itinéraires alternatifs au hasard.


Sonic est déjà là, ainsi que… Tomi ! Quel étonnement de le voir ici, alors que nous n’avons pas vu le moindre bonnet rouge passer par le refuge. Clou du spectacle, il était pourtant bien au refuge à 16 heures, mais resté à l’extérieur ! Alors que nous étions bien au chaud, nos augustes fondements vissés au banc, à l’intérieur du refuge. Nous nous sommes loupés comme des noobs, mais retrouvés à la Tusse, c’est bien là le principal.

En revanche… Où est Balipit ?! Il progresse pourtant plus vite que nous théoriquement, et lorsque nous l’avons quitté, il s’engageait sur une barre rocheuse verticale qui aurait du le conduire plus vite à la Tusse. On tergiverse un peu sur cette méga fausse bonne idée de scinder le groupe, et on commence à l’appeler, par nos voix qui portent plus ou moins bien. Fort heureusement, il nous entendra rapidement et nous fera signe de voix également. Nous ne tarderons pas à l’apercevoir sur une crête qui mène à la Tusse, totalement à l’opposé du sentier par lequel nous sommes arrivés.

Nous commençons à monter nos abris, afin d’être prêts à s’y abriter si le temps tourne. En effet, la météo avait prévu un peu de pluie aux alentours de 20h. Finalement, nous passerons à nouveau entre les gouttes. On se retrouve près de la Trailstar pour partager à nouveau un repas convivial et… festif ! Nous chanterons un joyeux anniversaire à Tomi et pourrons partager un apéritif où nous aurons même le choix entre du rouge ou du blanc. Rando sportive et rando de l’extrême ne sont finalement pas si incompatibles .





Balipit nous quittera rapidement, à cause d’un problème de duvet, qui avait décidé de ne pas être de la partie ! Il était donc prévu qu’il redescende dormir au refuge. Nous apprendrons le lendemain qu’il sera même redescendu jusqu’au granges d’Astau. J’ai mal aux jambes rien que d’y penser.

Le brouillard nous quittera avec le coucher de soleil, mais le ciel totalement bouché par les nuages ne nous permettra pas de profiter de ce spectacle. Une première fournée rejoindra alors leurs duvets. Einganien et moi même passerons les heures suivantes à calculer la circonférence de la Tusse en essayant d’éviter le vent qui se lève, et tourne… En même temps que nous ! Bien que glaçant, le vent aura tout de même le mérite de faire fuir les nuages qui encombraient le ciel, laissant une magnifique pleine lune se dévoiler à nos yeux, ainsi qu’un beau ciel étoilé. La lune est telle que nous nous demandons si on ne va pas nous accuser d’avoir allumé nos frontales. C’est une fois de plus une chance, que d’être des couche-tard… Quelques lumières au loin viendront perturber nos élucubrations nocturnes. En effet, des randonneurs descendaient du Gourdon un peu plus tôt, et semblent être toujours en chemin. On passera un moment à les observer, en se demandant ce qu’ils cherchent à cette heure-ci. Certainement un spot de bivouac acceptable… Les loupiottes finiront par s’éteindre ou disparaître de notre champs de vision.

Il est minuit lorsque nous rejoignons nos abris respectifs, pour profiter d’une nuit récupératrice … Enfin presque. Les températures sont très basses, on avoisine les 0 mais le ressenti est négatif à cause du vent et mon duvet… est un synthétique D4 avec une température de confort de 5°. Je me pèle clairement les miches mais réussi à m’endormir assez rapidement. Je sais en revanche que la nuit sera courte, puisque le plus frais est attendu pour le matin, donc je n’ai pas fini d’avoir froid… Bingo, je me réveille 2h plus tard, sans réussir à me rendormir hormis des micro-sommeils entrecoupés de réveils glacials. (Oui oui, je vous vois au fond me rappeler qu’au Marboré, il aurait fait -10, je SAIS). Moi qui voulait tester les limites de mon duvet, je les distingue bien là. La situation me fera même sourire, comme une con, à me peler (gentiment) le cul dans mon duvet pourri.


Dimanche 26 août Je ne serai pas la seule à avoir eu froid, ni à avoir mal dormi, mais pour ma part au moins, le spectacle au réveil permet d’oublier toutes les mauvaises nuit. Le ciel dégagé nous permet de profiter du lever de soleil sur les sommets environnant. Nous sommes au coeur d’un cirque, entouré par des sommets de plus de 3000, la vue est somptueuse…

Chacun se lève à son tour et profite de la vue, de ce spectacle incessant que nous offre la montagne. Ce doit être un des moments que je préfère, et qui me fascine à chaque fois.



Le soleil s’élève doucement au dessus des sommets et ne tardera pas à nous réchauffer. Il est temps de prendre le petit-déjeuner, bien qu’un café nous attende une heure plus bas, lorsque nous repasserons par le refuge du Portillon. Je suis ravie d’avoir prévu un petit déjeuner chaud… Le chocolat au lait de bon matin est d’un réconfort sans nom.



Nous devrons rapidement partager l’endroit avec d’autres randonneurs. Certains font l’aller-retour à La Tusse, d’autres la traversent pour rejoindre les sommets alentours. Tous ceux qui poursuivent au delà de la Tusse sont d’ailleurs bien équipés : cordes, crampons et piolets.

L’ambiance revient au calme et nous nous retrouvons à nouveau “entre nous”. Le vent commence à se lever, Einganien se décide à faire voler le drone avant que ça ne souffle trop fort. L’expérience est toujours saisissante !

Nous remballerons ensuite le camp avant d’entamer la descente jusqu’au refuge, que nous voyons très bien depuis la Tusse. Nous partons donc en direction du “sentier” par lequel nous sommes arrivés la veille, mais très vite, rebelotte : on ne voit plus de traces, on s’aventure dans des zones où les mains sont un peu nécessaires (surtout quand on fait 1m55…).



J’ai le pied qui part à quelques reprises, en effet … J’ai les pneus lisses et ça glisse ! Après 4 ans de bons et loyaux services, il semblerait que mes Lowa Renegade demandent une farouche retraite. Le refuge semble tout proche mais le chemin pour y parvenir bien tortueux. Nous ne mettrons finalement pas beaucoup moins de temps que pour monter.

On s’installe à nouveau sur les tables du refuge, à l’extérieur ! Le soleil est au beau fixe, nous en profitons pour nous remettre en petites tenues et commander un petit-dej bis. Café au lait pour moi, eh bien ils ne font pas semblant. Moi qui m’attendait à la tasse, je me retrouve avec un gros bol, comme pour le chocolat chaud la veille. Je ne risque pas d’avoir faim après ça. Nous essayons tout de même de ne pas nous éterniser autant que la veille. L’idée serait de rejoindre au plus vite les granges d’Astau, pour profiter d’un déjeuner à l’heure espagnole, à Luchon, où Balipit nous attend.




La vallée s’ouvre devant nous, à perte de vue. C’est sublime, splendide, grandiose. Splendiose comme dirait Sonic. Moi qui n’apprécie guère les aller-retour habituellement, je suis agréablement surprise. Le paysage est métamorphosé par rapport à la veille, où nous avons évolué dans la purée de pois. Le ciel est clair, dégagé, les couleurs sont somptueuses et nous en mettent plein la vue.




Encore 1500 mètres de dénivelé négatif nous attendent. Bien que certains passages soient très roulants, d’autres me posent problème. Il s’agit de grandes pierres lisses (quelle idée de faire du pavage en montagne) ET mouillées. Et clairement, ça passe très mal quand on a les pneus lisses. Je manque de me retrouver sur le cul à plusieurs reprises, mais aucune ne sera immortalisée par la caméra d’Einganien, pourtant toujours prête à nous filmer quand il ne faut pas ! Je ne descend donc pas bien vite et on s’amuse à nouveau à faire l’élastique.



Nous croisons quelques randonneurs qui montent au refuge, mais ce n’est rien par rapport au troupeau qui nous attendra à partir du lac Saussat. Et je ne parle pas du troupeau de magnifiques chevaux qui était en train de pâturer lorsque nous y sommes passés … Mais bien de l’agglomérat de marcheurs du dimanche, qui empruntent cet itinéraire lorsque le temps est au beau fixe. La métamorphose est presque aussi frappante que celle du paysage, on songera même à un enregistreur pour dire “bonjour” à notre place, toutes les 3 secondes et demi !



Bien que rares soient les randonneurs à apprécier ce genre d’autoroute, ça n’enlève rien au paysage qui se dresse derrière nous. En effet, nous nous retournons et nous nous prenons de pleine face les kilomètres de marche et les centaines de mètres de dénivelé négatif que nous venons de passer. Le tableau est unique et impressionnant et pour être honnête, je suis heureuse qu’il nous ait été caché par le brouillard la veille. Cet aspect infranchissable est à couper le souffle, surtout quand on sait qu’on doit aller de l’autre côté



Arrivés au lac d’Oô, nous retrouvons le chemin carrossable de la veille, je me permets même d’accélérer pour dérouler un peu plus les gambettes et ça fait du bien après quelques kilomètres à retenir mes pas pour ne pas me vautrer. Quel bonheur de pouvoir courir même avec un sac chargé pour deux jours, sans être gênée le moins du monde. Il n’y a pas à dire, être vraiment moins chargé, ça change la rando. La liberté de mouvement gagnée est extra, on en a discuté à plusieurs reprises lorsqu’on faisait une micro pause et que nos sacs restaient sur notre dos en se faisant oublier.



Arrivés au granges d’Astau, le lieu est méconnaissable. On se croirait en pleine station balnéaire, des voitures sont garées de partout, la terrasse du bar est remplie. Alors que la veille, il y régnait une ambiance de petit village abandonné…

On recharge les voitures, et direction Luchon pour rejoindre Balipit et profiter de notre repas du midi (enfin, à l’heure espagnole…) bien mérité ! Nous partagerons donc un dernier déjeuner, convivial et ravi, avant de s’accorder une courte sieste dans l’herbe et de reprendre la route vers nos destinations respectives.

Je rentre de cette sortie le sourire aux lèvres ! Ravie des rencontres faites et fière d’être allé au bout de ce parcours. 1800 m de D+ le premier jour, c’était une première pour moi. Tout comme un bivouac à cette altitude (2889 m).

Les paysages étaient top, l’ambiance chaleureuse et drôle, que demander de plus ? Ah oui, de repartir, au plus vite !



L'itinéraire

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